DELANOË
Pierre
Pour
Charles Aznavour, il a écrit le texte de :
-
Inoubliable
(1994)
-
Les enfants (1997)
Né
à Paris le 16 décembre 1918, Pierre Leroyer, ancien élève des
oratoriens et licencié en droit, il entre dans l'Administration et
devient, avant la guerre, receveur puis inspecteur des impôts.
A la
Libération, il retrouve son beau-frère Franck Gérald, qui compose des
musiques et avec lequel il s'essaie à taquiner le couplet. Il s'amuse
alors à mettre des paroles sur ces mélodies et il leur vient l'idée
de monter un numéro de duettistes. Leur répertoire baroque s'accommode
de titres tels que Y'a un pli au tapis du salon ou Rondo pour
un électron. Un jour, Jean Nohain, ami de la famille, le présente
à Marie Bizet, chez qui il fait la connaissance d'un certain François
Silly, qui deviendra Gilbert Bécaud. Cette rencontre décide de sa
carrière d'auteur de chansons, d'autant que, par la suite, la présence
du poète-préfet Louis Amade ne fera que consolider cette nouvelle
association qui produit une remarquable série de succès : Mes mains
(créé en 1953 par Lucienne Boyer à l'Alhambra), Le jour où la
pluie viendra (1957), Marie, Marie (1960), Nathalie
(1964), l'Orange (1965), Et maintenant, Dimanche à
Orly, Je t'appartiens, le Pianiste de Varsovie...
Pierre Delanoë devient le parolier recherché de nombreux compositeurs
et interprètes, parmi lesquels Edith Piaf (les Grognards), Bob
Azam, Yvette Giraud et Tino Rossi. Son importante activité d'auteur ne
l'empêche pas de devenir directeur, avec Lucien Morisse, des programmes
d'Europe 1 de 1955 à 1960. Et c'est une de ses chansons (Salut les
copains) qui devient le titre de l'émission-phare de Daniel
Filipacchi sur cette antenne. Pierre Delanoë revient bientôt à ses
chansons.
En 1960, il remporte le grand prix de l'Eurovision avec Dors
mon amour, chanté par André Claveau. Il écrit toujours pour
Gilbert Bécaud, mais il se consacre désormais au répertoire de bien
d'autres interprètes. Il écrit pour les Compagnons de la chanson (Qu'il
fait bon vivre, musique de G. Aber-R. Marbot, 1960). Il signe aussi
avec Hugues Aufray plusieurs succès (le Rossignol anglais, Stewball,
l'Epervier, la Fille du Nord). A partir de 1967, ce sera Michel
Fugain (Je n'aurai pas le temps, 1967), puis Nicoletta (Il est
mort le soleil, 1968), Nana Mouskouri (l'Amour en héritage),
Michel Polnareff (le Bal des Laze), Joe Dassin (le Chemin de
papa, Champs-Elysées, l'Amérique, l'Eté indien, 1975), Gérard
Lenorman (la Ballade des gens heureux, 1973; Si tu ne me
laisses pas tomber), Michel Sardou (le France, la Java de
Broadway, les Vieux mariés, 1974).
Son caractère possessif,
emporté mais toujours pour la bonne cause, lui a donné une image de
marque qu'il a pleinement assumée et qui lui colle à la peau comme la
poésie à ses plus beaux refrains. Par-delà la diversité
d'inspiration, des textes d'une rare constance par leur qualité
"moyenne" et par la vision du monde, marquée du sceau de la
tradition, qu'il dessinent. Pierre Delanoë est l'auteur d'un
intéressant recueil de souvenirs, la Vie en chantant (Julliard,
1980), et de De Charles d'Orléans à Charles Trenet (Ed. du
Layeur, 1996), livre-CD où il rend notamment hommage à Charles
Aznavour (pp. 110-111) et où Aznavour dit "Gaspard Hauser" de
Paul Verlaine.
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